ANNEE 1923 : Série Pasteur
12 timbres sont émis en 1923 à l'effigie de Louis Pasteur. Le dessin et la gravure sont l'oeuvre de Georges Henri Prud'homme, d'après une médaille qu'il avait réalisé selon la méthode de typographie à plat. Certaines valeurs ont donné lieu à l'impression de timbres sur bandes sans fin pour roulettes : 10c., 15c., 30c. vert, 50c., 75c., 1f. et 1f 50. Leur identification n'est pas toujours aisée.
Le 1f. 50 a été surchagé 10f. en 1928 pour la poste aérienne N°: 4. Il a été également surchargé "Congrès de B.I.T" en 1930 (N°: 265).
Première Série Pasteur de 12 timbres de 1923 Yvert & Tellier N°: 170 à 181. (Collection personnelle)
Ce timbre de type Merson surchargé de 1900 (voir Y & T N°: 121 1f. lie-de-vin et olive fut dessiné par Luc-Olivier Merson et gravé par Auguste Thévenin. Emis le 15 Juin 1923 pour le Troisième Congrès de la Fédération des sociétés philatéliques qui se tenait à Bordeaux. Ce timbre a fait l'objet d'un tirage spécial de 50 000 exemplaires très soigneux (i. e. bien centré) différencié du 1f ordinaire par sa teinte et son gommage.
Il fut vendu 25 000 exemplaire: 3 francs aux visiteurs (1f. pour le timbre, 2f. pour l'entrée à l'exposition).
Le timbre oblitéré s'entend uniquement pour l'oblitération apposée à Bordeaux à l'époque du congrès du 15 au 24 juin 1923. (Voir Scan ci-contre).
Il existe de nombreux "faux" en circulation y compris des exemplaires avec des fausses signatures d'experts et des exemplaires faussement oblitérés ainsi que de fausses surcharges. Il faut être très prudent dans les achats de ce type de timbre à forte valeur marchande.
Congrès Philatélique de Bordeaux (Yvert & Tellier N° 182 1f. lie-de-vin et olive surchargé) Signature de l'expert Mr. Calves au dos du timbre.(Collection personnelle)
Au moment où s’affirme en Europe le triomphe des Etats-nations, le baron Pierre de Coubertin ressuscite la tradition hellénique des jeux antiques et l’esprit olympique. Il souhaite que la renaissance des Jeux coïncide avec l’Exposition universelle de Paris en 1900, mais il se voit ravir la primeur par Athènes où les premiers Jeux olympiques modernes sont organisés en 1896. Paris accueillera la deuxième en 1900, puis, en 1924, les huitièmes. A partir du 5 juillet, 3 070 athlètes représentant 44 pays participent à 134 épreuves relevant de 18 sports. Les épreuves se déroulent au stade de Colombes et à la piscine des Tourelles, inaugurée peu avant dans le XXe arrondissement de Paris. . Pour ses adieux aux jeux, le baron Pierre de Coubertin milita en faveur de la capitale française, qui organisa ainsi ses deuxièmes jeux après ceux de 1900.
Une série de 4 timbres dessinés par E. Becker et gravés par Parison furent émis pour cet évènemnent, les 3 premiers le 1° avril 1924, le 4° timbre le 23 mai de la même année, type typographie dentelés 13 demi x 14. Ces timbres commémoratifs ont été retirés de la vente le 1° novembre 1924.
Sur le catagogue Yvert & Tellier ils sont classifiés du N°: 183 au N°: 186. A noter qu'un non émis "Arènes de Nîmes" était prévu à la place du 50c. "Prestation de serment" est resté à l'état d'épreuve.
Série des Jeux Olympiques de Parisde 1924 : Y & T N°: 183 10c. vert-jaune et vert-gris - N°: 184 25c. rouge carminé et rouge - N°: 185 30c. noir et rouge-brun - N°: 186 bleu et outremer.(Collection personnelle)
Les timbres Yvert & Tellier N° 189 à 205 sont de type semeuse fond plein ou camée inscriptions grasses.
Emis entre 1924 et 1926 ces timbres furent deesiné par Louis-Oscar Roty et gravé par Louis-Eugène Mouchon et imprimé en typographie. Leur date de retrait varie entre décembre 1925 et 1938 - 1939.
Le classement du catalogue Yvert pour les Semeuses de cette période est quelque peu arbitraire, ainsi que nous avons eu déjà l’occasion de le dire., Il y a continuité (et chevauchement) entre les diverses semeuses depuis les émissions de 1906 jusqu’à celles de 1932-37, les changements de tarif expliquant les changements de couleur. La seule justification de ce classement est la chronologie. Ajoutons qu’une série unique de ce type aurait été trop longue et probablement trop lourde et déplaisante pour l’esthétique de l’album.
D’autre part, les années 1924-26 sont celles de la révolution en matière d’impression, c’est-à-dire du passage du tirage à plat au tirage par presses rotatives, dont nous avons eu déjà l’occasion de parler pour quelques valeurs de ce type. 35 c. violet de 1906, 10 c. vert de 1921).
En 1924 se trouvent en cours (en plus de quelques types blanc, Pasteur, Merson) et des semeuses lignées les semeuse camées suivantes : 10c. vert (1921), 20c. brun-rouge (1907), 25c. bleu (1907), 30c. rosé (1924) et 35c. violet (1907). (Les dates indiquées entre parenthèses concernent le type d’origine, non le type alors en cours).
En 1925 furent émis le 15c. brun violet, le 30c. bleu (nouveau tarif des lettres), le 40c. brun-olive (encore un changement de tarif), le 40c. vermillon pour remplacer le précédent mal accueilli par les usagers et le 1f.05 vermillon. En 1926 furent émis le 20c. lilas-rose (pour remplacer le 20c. brun-rouge qu’on pouvait confondre avec le 15c. brun-violet) et le 1f.40 rosé.
Ces timbres eurent une durée très , de quelques mois pour les éphémères jusqu’à plus de 20 ans pour certaines valeurs. Ce sont ces derniers, évidemment, qui ont le plus de variétés.
Yvert & Tellier N°: 189 (15c. brun s. lilas) - 190 (20c. lilas-rose) - 191 (30c. Rose) - 192 (30c. bleu) - 193 (40c.brun-olive) - 194 (40c. vermillon) - 195 (1f.05 vermillon) - 196 (1f.40 Rose).(collection privée)
En 1924, une seule semeuse lignée était encore en cours, le 15 centimes vert-gris (impression à plat, type IV). Le même timbre, rappelons-le, avait été imprimé pour les roulettes, par rotative, pour l’usage exclusif des postiers et en très petite quantité ; c’est le rarissime type IV.
Toutes les anciennes valeurs au type Semeuse lignées étaient périmées à cause de l’élévation des tarifs postaux et le 50c bleu de 1921 remplacé par la même valeur au type Pasteur.
Dans l’esprit de l’administration, le type Semeuse lignée était réservé aux valeurs relativement élevées (au-dessus des Semeuses-camées et au-dessous des Merson). Il fut donc donné aux valeurs de 45c à 1f tirées à plat en 1925 (une seule valeur le 50 c vert-olive) et par rotatives à partir de 1924 et jusqu’en 1932 (toutes les valeurs) ainsi qu’en carnets à plat (50c rouge).
Récapitulons et donnons les dates de ces 5 types :
1° Type IIA : Feuilles rotatives avec coins datés de toutes les années de 1926 à 1932 (à signaler certains tirages de 1928 en orange et certains de 1929 sur papier épais : rares).
2° Type I : premiers carnets à plat avec pubs de 1926 et 1927.
3° Type IIB : Deuxièmes carnets à plat avec pubs de 1928 et 1929.
4° Type III : Roulettes rotatives de 1926.
5° Type IV : Carnets rotatifs avec ou sans pubs de 1929 à 1932. Tous les carnets (TI, IIB et IV de 20 timbres).
Il y a aussi les carnets rotatifs au type IIB, malheureusement difficiles à distinguer de ceux même type IIB tirés à plat (et, comme ceux-ci, avec pubs). On reconnaît les rotatifs :
1° A la Qualité de l’encrage, généralement plus empâté que pour le tirage à plat;
2° A la dimension du timbre qui fait 1/2 à 1 mm de plus dans le tirage rotatif, à cause du cintrage des clichés, soit à plat 22 mm de haut et, par rotative, 22,5 à 23 mm de haut. Il n’y a de confusion possible que pour les pubs «Grey-Poupon» et «Moët» qui existent en type II B à plat et par rotative et leur valeur n’est pas très différente.
Yvert & Tellier N°: 197 (45c. lilas) - 198 (50c. Olive) - 199 (50 c. Rouge) - 200 (60 c. Lilas) - 201 (65 c. Rose) - 202 (75 c. Lilas-tose) - 203 (80 c. Rouge) - 204 (85 c. Rouge) - 205 (1f. Bleu). (Collection paersonnelle)
Emis en 1924, dessiné par Dautel et gravé par Antonin Delzer, imprimé en typographie ce timbre à l'effigie du poète Pierre de Ronsard pour le quatrième centenaire de sa naissance sera retiré en décembre 1925.
A partir de 1924 l’outillage de l’Atelier du Timbre a été profondément modifié et l’on a peu à peu abandonné l’impression des timbres par presses à plat pour l’impression par presses rotatives, beaucoup plus rapide et, par conséquent, d’un prix de revient moins élevé. Ce procédé nouveau a nécessité l’emploi de nouveaux clichés et de nouvelles dispositions des feuilles. Bien que les catalogues courants n’en fassent pas mention, les timbres «rotatifs» sont toujours différents des timbres «à plat», même s’ils se présentent apparemment comme identiques : dessin, valeur et couleur. Les différences sont parfois minimes et il faut un œil exercé pour les distinguer. Mais souvent elles sont importantes et de véritables types nouveaux apparaissent (Ex. : Type III du 25c. Semeuse bleu) qu’Yvert catalogue de façon assez capricieuse, sans toutefois donner cette précision majeure qu’est l’impression par rotative. A notre avis le catalogue devrait séparer nettement les deux sortes de timbres qui marquent une ère nouvelle dans les émissions françaises. C’est ainsi que les timbres au type Blanc imprimés par rotative (Type II) devraient être classés à part, très loin des premiers types Blanc, avec les timbres rotatifs émis en 1924-38. De même, le 15c. Semeuse lignée type VI, les 20c., 25c. et 35c. Semeuse ordinaire rotatifs de 1907-21 (ou plutôt de 1907-26).
Par ailleurs, la grande série de 1924-38 devrait être scindée en deux parties puisqu’elle comporte des timbres à plat et des timbres rotatifs.
L’IMPRESSION A PLAT ET PAR ROTATIVE
L’imprimerie est un art fort ancien, qui s’est perfectionné au cours du temps, mais sa plus importante transformation n’est venue qu’au 20ème siècle avec les presses rotatives.
En gros, l’impression à plat consiste à disposer les caractères et clichés à plat dans des formes solidement serrées (sur le marbre), à introduire ces formes dans la presse où elles reçoivent une couche d’encre par un rouleau encreur, puis les feuilles à imprimer qui subissent une forte pression (d’où les termes presse, impression, imprimer, imprimeur, etc.) et ressortent imprimées.
L’impression à plat se pratique toujours dans les petites imprimeries, mais aussi pour les beaux travaux qui nécessitent des tirages parfaits, notamment les livres de luxe.
L’impression rotative est bien différente. Les formes imprimantes ne sont plus plates ; ce sont des clichés de plomb d’une seule pièce en arcs de cercle (généralement de 120 degrés, soit trois clichés identiques pour un cercle complet), disposés sur des cylindres qui tournent extrêmement vite (d’où le terme rotatif). La presse est un énorme machine portant ces cylindres, les rouleaux encreurs et essuyeurs, et dans laquelle circule sans arrêt le papier qui se déroule d’une grosse bobine.
On conçoit que l’impression par rotative a révolutionné non seulement l’impression, mais encore la fabrication du papier, le massicotage, le brochage, etc. On imprime par rotative les journaux, les livres ordinaires, les timbres et quantité d’autres choses dans les grandes imprimeries.
LES FEUILLES A PLAT
Les timbres imprimés à plat étaient disposés en feuilles de 150, divisées en six panneaux, ainsi que nous l’avons déjà dit.
L’emplacement des quatre millésimes, la largeur des marges et espaces entre les panneaux (1/2 timbre en largeur, un timbre en hauteur, avec généralement une ligne de couleur imprimée pour éviter l’utilisation éventuelle des « timbres » blancs par des faussaires), la disposition du piquage. Tous ces détails sont intéressants à connaître pour situer un timbre dans la feuille lorsqu’on a un exemplaire avec marge ou intervalle, ou pour ajouter un élément de certitude sur l’origine d’un timbre. Le gommage des feuilles à plat était antérieur à l’impression, le piquage postérieur, à l’aide de «peignes» perforant ligne par ligne au début (un peigne comportant une ligne horizontale et la hauteur d’un timbre verticalement pour tous les timbres d’une ligne), puis toute la feuille ensuite.
Les timbres imprimés à plat étaient plus soignés d’impression que les premiers timbres rotatifs, on verra pourquoi plus loin ; en revanche, ils étaient moins bien piqués, souvent décentrés, les deux opérations, impressions et piquage, étant distinctes.
LES FEUILLES ROTATIVES
L’impression par rotative a causé de profondes modifications de l’impression :
1° On n’imprime pas une seule feuille à chaque tour de cylindre, mais au moins six, sait trois par circonférence et au moins deux côte à côte, selon la largeur du cylindre. On a donc besoin de clichés comportant beaucoup plus de timbres.
2° La feuille est le résultat da travail, mais en fait c’est un ensemble continu de feuilles qui est imprimé, ou, si l’on veut, un ruban de longueur indéfinie ne s’arrêtant qu’après épuisement de la bobine (et encore1 une nouvelle bobine est raccordée par collage à la précédente, d’où ces «impressions sur raccords» normalement mises au rebut, mais parfois passant avec les feuilles livrées à la consommation) ou arrêt du tirage. Les feuilles sont perforées par la machine même d’une manière continue (les peignes étant réglés une fois pour toutes) et coupées à la sortie de la rotative. Elles reçoivent alors d’un composteur une double impression : à gauche le numéro du tirage, à droite la date ; ce sont les fameux «coins datés» qui permettent d’identifier les timbres rotatifs.
La feuille rotative est de cent timbres disposés en deux panneaux de cinquante (5 de large sur 10 de haut) séparés par un intervalle de la largeur d’un timbre, d’abord simple et aujourd’hui perforé d’une ligne médiane (pour empêcher les faussaires d’utiliser ces «timbres» en blanc).
Remarquons :
1° la largeur des marges beaucoup plus réduite que sur les feuilles à plat.
2° la perforation qui va jusqu’aux bords dans le sens vertical, d’un seul trou supplémentaire dans le sens horizontal.
3° les parallélogrammes imprimés dans la couleur du timbre en haut et en bas. Aujourd’hui ce sont des lignes épaisses qui ont remplacé les parallélogrammes.
Toutes ces particularités permettent d’identifier les timbres rotatifs lorsqu’ils sont attenants à une marge ou à un intervalle. On conçoit aisément que le tirage par rotative, s’il est beaucoup plus avantageux, est aussi beaucoup plus délicat que le tirage à plat. Un mauvais réglage, un commencement de pli dans la feuille débitée par la bobine et c’est la catastrophe : des milliers de timbres manques et perdus, un arrêt prolongé pour la remise en train, etc.
De plus les timbres rotatifs, du moins dans les premiers temps, étaient moins bien imprimés que les timbres à plat. L’impression, en effet, au lieu de se faire par un mouvement de haut en bas aux déplacements minimes, se fait par un mouvement «glissant» extrêmement rapide qui ne peut donner la netteté du tirage à plat. Combien de rouleaux de papier gâché par les premières rotatives lorsqu’un arrêt partiel du papier provoquait un glissement du cylindre ! Combien de timbres d’aspect baveux et empâté lorsque le rouleau encreur était trop chargé ! Pour vous donner une idée des inconvénients des premières rotatives, rappelez-vous ces livres populaires du début du siècle dont les lignes tremblées et glissées (surtout en bas de page) étaient illisibles.
Aujourd’hui, les timbres sortant de nos rotatives perfectionnées sont à peu près parfaits, mais il n’en était pas ainsi dans les années 20 et 30. De toutes façons, les timbres rotatifs (poste et taxe) présentent toujours avec les timbres à plat des différences notables qu’un œil exercé sait reconnaître facilement. L’encre des timbres rotatifs est plus fluide (parfois plus ou moins homogène à fort grossissement), le papier est plus lisse. Les lignes horizontales (celles qui subissent les variations dans le sens de la rotation) ne sont jamais parfaitement nettes. A la loupe on constate toujours un léger glissement. Enfin, pour un cliché donné, existant aussi pour un timbre à plat, le timbre rotatif est plus haut d’un quart à un demi-millimètre. Cela vient du fait que les clichés de plomb des rotatives obtenus par moulage, donc de diminutions identiques (sauf retrait du métal par refroidissement) lorsque le cliché est plat, sont ensuite cintrés à chaud pour épouser la forme du cylindre. Le périmètre extérieur subit donc un étirement qui donne à chaque timbre un accroissement de hauteur de 2 % environ. C’est peu sensible à l’œil nu, c’est énorme du point de vue de la précision micrométrique.
Mais il n’y a pas que les feuilles qui nous intéressent. Il y a aussi les carnets de timbres et les roulettes.
Les carnets
Les premiers carnets ont été imprimés à plat en 1906 pour le 5c. Blanc et le 10 centimes Semeuse camée à inscriptions fines (de 40 timbres pour le 5c., de 20 pour le second). En 1907, le 5c. Semeuse ordinaire vert remplaçait la même valeur du type Blanc (toujours en carnets de 40) et le 10c. Semeuse ordinaire rouge la Semeuse à inscriptions fines (carnets de 20). Puis il y eut des carnets de 30 timbres disposés différemment (10c. rouge T. II) et même de 40 (5c. Semeuse orange). On revint définitivement aux carnets de 20 avec ou, sans publicité imprimée sur les marges (Pubs) et sur les couvertures.
(Les carnets cartonnés de 8, 10 et 20 timbres sont récents. On reconnaît les timbres de carnets à coup sûr (en dehors des caractéristiques particulières des clichés qui existent généralement), grâce aux marges. Une paire verticale (ou un bloc) comportant deux marges en haut et en bas ne peut provenir que d’un carnet.
Les roulettes
Les timbres pour roulettes sont ceux qui se présentent en ligne verticale, enroulés autour d’une bobine de carton et qu’on utilisa d’abord uniquement dans les P.T.T., puis qui furent vendus au public, notamment aux maisons de commerce importantes, banques, administrations, en roulettes de mille timbres, et qui enfin lurent destinées aux appareils distributeurs. Mais, avec les roulettes, les choses se compliquent. Les premières imprimées à plat, avant l’emploi des rotatives, se présentaient d’abord en feuilles de hauteur limitée (24 timbres en hauteur, sauf erreur) et ce n’est qu’ensuite qu’on confectionnait les roulettes en débitant les timbres verticalement, puis en raccordant par collage les lignes de timbres verticales ainsi obtenues.
Il convient donc de distinguer aussi deux périodes pour les roulettes : les roulettes à plat et les roulettes rotatives.
1° Les roulettes à plat ne peuvent évidemment être collectionnées en feuilles préparatoires, ni en roulettes confectionnées, sinon au Musée postal.
Il suffira de six timbres en rangée horizontale (provenant des feuilles préparatoires) ou de six timbres en ligne verticale (provenant de feuillas ou de roulettes confectionnées) pour être certain de leur origine, Les feuilles à plat contemporaines du même timbre ne comportent en effet que cinq timbres dans chaque sens, avec les panneaux de 25. C’est le cas du 10 centimes Semeuse ordinaire rouge, du 5 c vert, du 5 c orange et du 15 c Semeuse lignée vert gris.
2° Les roulettes rotatives sont imprimées en larges bandes continues séparées ensuite en lignes verticales de mille timbres. Pour les premiers tirages on a pu se procurer des rouleaux non séparés verticalement, ce qui fait qu’il existe des bandes horizontales de timbres de roulettes pour le 5c. Blanc (type II) notamment, et pour les préoblitérés. Là encore il suffit d’une bande horizontale de six timbres pour déterminer avec certitude la provenance roulette (la feuille ne présentant que 5 timbres horizontalement).
Mais les roulettes furent ensuite vendues toutes confectionnées (de 1000 timbres) et comme il n’est pas question de mettre de telles roulettes dans nos albums, c’est par lignes de 11 timbres disposés verticalement qu’on les collectionne (les feuilles rotatives ne présentant que 10 timbres au maximum, verticalement).
© Claude Chapront (Revue éditée par l'Union Philatélique Internationale)